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Les évasions

Nous sommes trop souvent ailleurs, pas suffisamment présent à ce que l’on est en train de faire ou de penser. Il nous est tous arrivé de nous demander : « Mais où ai-je posé les clefs ? Ai-je bien fermé la porte ? Est-ce que je lui déjà dit bonjour ? » C’est la preuve qu’au moment où nous étions en train de poser les clefs, fermer la porte, saluer la personne en face de nous…, nous étions ailleurs : là sans vraiment être là. Finalement les évasions sont liées à un manque de présence d’esprit : notre esprit était ailleurs. Nous n’habitions pas vraiment notre corps et notre esprit. Mais, si notre esprit était ailleurs, où était-il ? Paul Diel, dans son œuvre, définit avec précision les différentes formes d’évasions de l’esprit. Par ailleurs, divers exemples sont particulièrement bien décrits chez de nombreux auteurs comme Christophe André, Eckhart Tolle, Krishnamurti.

Toutes les évasions sont des évasions de la réalité. Elles n’en tiennent pas compte. Exemple :  On s’imagine sauver ou devoir sauver le monde ou l’humanité. On pense en effet qu’il y a trop d’injustice, que l’on peut bien s’ériger en justicier pour porter le flambeau de la pureté, sauver les opprimés. Mais c’est oublier que le Mal et le Bien coexistent en chaque homme, que la bonté et la faiblesse s’expriment à divers degrés en nous, et que penser être entièrement affranchi de toute forme d’affectivité (de haine, de jalousie ou de toute autre forme d’avidité) est une vanité, l’expression d’un égo gonflé de l’orgueil du « Je suis le seul juste dans un monde injuste. » J’aime beaucoup cette phrase de Bouddha : « Soyez le changement que vous souhaitez voir dans le monde. » Nous nous plaignons de l’injustice dans le monde ? Et moi, dans quelle mesure je manque parfois de partialité envers mes autres frères humains ? Ne m’arrive-t-il jamais de m’énerver, de manquer de patience, de tomber dans l’excès en accusant injustement les autres et en omettant que moi aussi je commets des erreurs ?